Les migrations sauvages constatées aujourd'hui en Méditerranée dans d’insoutenables détresses humaines sont les conséquences d’exploitations abusives, dans la violence du fort imposée au faible.
Combien de pays aux marches de l’Europe dont les services publics, l'éducation publique, les grandes infrastructures ont été relégués aux dernières des priorités par une politique dont l’alpha et l'oméga sont la concurrence sans limite, conduisant à l’exploitation du plus faible et à la seule loi du plus puissant, dans une alliance délétère des plus corrompus, dans une quête absolue du pouvoir pour le pouvoir, et dans un contexte de concentrations inégalées comme jamais de puissances, d'armes et d'argent ?
Les migrations sauvages et soutenues par des trafics criminels de tous ordres sont le fruit ultime de cette décadence qui conduit aujourd'hui sous nos yeux l'Union européenne à exploser en plein vol.
Par son approche elle même ultra-libérale mais cependant très dirigiste car soutenue par de puissantes forces impérialistes corrompeuses et corrompues, hors de tout contrôle démocratique, l'Union Européenne, dotée d'armes quasi inquisitionnelles, écarte à travers ses directives toute primauté à la prise en considération de l’Intérêt général, sanctionne les pays non alignés, dénonce avec ardeur toute forme de souveraineté nationale fondée démocratiquement et brise les structures nationales et publiques, notamment celles porteuses de fonctions d’education, de recherche, de développement et de coopération. Le projet européen, tel qu'il a été conçu et déployé, a ainsi hélas creusé par lui-même et en lui-même sa propre tombe.
Chômage persistant, laxisme dans la gestion publique, dénigrement de la fonction publique et des services publics, bureaucratie à tous les étages, plombage durable de l'action publique par un niveau de dette publique excessif, recul de l'Etat de droit, recul de l'Education nationale, désindustrialisation, abandon et désertification des territoires périphériques, poursuite de la montée des violences et des clivages dans la société, abrutissement de masse par montée des anxiolytiques et addictions de tout ordre, recul des solidarités nationales, générationnelles et territoriales, actions de guerre hors de tout mandat international, (en Syrie le 14 avril 2018 pour la dernière en date), la France en demeure une illustration vivante.
La propagande à l'oeuvre au service des puissances au pouvoir voudra faire mine de dénoncer des anti systèmes et des régimes dits populistes, propulsant le regard sur les conséquences sans interpeller ou agir sur les causes. Des régimes fascistes et totalitaires nous menacent désormais directement, en France comme dans tout le périmètre de l'Union Européenne. Et ce, sous couvert d'une protection ou d'une souveraineté européenne aux contours par essence flous qu'on essaiera de nous vendre par tous les moyens, et dans la corruption la plus large possible des corps intermédiaires et des instances dirigeantes.
La France dispose d'une longue tradition historique de luttes politiques et sociales pour la démocratie et la liberté, mais aussi d'une capacité historique à dépasser les divisions et à faciliter l'intégration de la diversité qui fonde l'union nationale et qui contribue à une civilisation. Aussi constitue-t-elle une cible privilégiée des forces impérialistes et oligarchiques qui de tous temps veulent conquérir le monde. Cependant, par cette longue tradition historique, mais aussi par sa jeunesse et sa capacité rebelle et créative, la France demeure encore une force de rebond et d'espoir, pour le recul de l'exploitation de l'homme par l'homme, le retour de la dignité humaine, de la justice et de la liberté dans la paix. Pour le service premier du prochain avant le chacun pour soi, et dans la confiance partagée de pouvoir disposer ensemble d'un bien être commun.
Nous devons d'abord, en veillant à ne pas nous laisser entraîner par des enfumages de tous ordres, reconquérir en France l’exercice de la souveraineté démocratique nationale, fortement combattue aujourd'hui par la propagande en place mais seule force capable de résister aux puissances impérialistes actuellement dominantes. A cette fin, nous devons lutter prioritairement contre toute forme de concentration excessive de pouvoirs et toute corruption. Il nous faut parvenir à stopper par l'interpellation critique mais constructive et donc efficace, la dissolution aujourd'hui en cours de notre libre arbitre et de notre souveraineté nationale. Dans le domaine de la défense nationale, nous devons impérativement sortir de l'organisation militaire intégrée de l'OTAN qui est devenue plus que jamais une entité très dangereuse pour la stabilité et la paix dans le monde. Dans notre corpus législatif, nous devons redonner la priorité une à la prise en considération de l'intérêt général porté par la représentation nationale avant la déclinaison de directives établies hors de tout contrôle démocratique. Dans l'organisation des services publics, nous devons arrêter toute nouvelle ouverture à la concurrence des services publics.
Nous devons redonner une nouvelle impulsion à l'action publique et revenir de manière prioritaire aux fondamentaux basiques de notre république: exercice efficace de l'Etat de droit sur l'ensemble du territoire national, égalité de chacun devant la loi, intégration républicaine et acquisition des savoirs fondamentaux par l'éducation nationale, libre exercice de l'artisanat, de l'industrie et du commerce dans le respect des lois fondées d'abord sur l'intérêt général, solidarité nationale avec les souffrants, les territoires abandonnés et avec les anciens, reprise en main de l'efficacité de la fonction publique au service de tous et sur l'ensemble du territoire national, et reconnaissance renouvelée de la spécificité de son statut,
Le maintien de la France dans la zone Euro, tant que celle-ci existe, doit être strictement conditionné par le libre choix de la France dans sa politique. En cas de divergence, la France doit être en situation de reprendre sa liberté monétaire et rétablir un étalon or si besoin sur le franc nouveau afin de ne pas plier sous de nouvelles fourches caudines.
S’ouvrira ensuite un nouveau mode de relation entre nations souveraines et libres, dans la paix et non la guerre, ouvert à la différence, dans le respect mutuel et la coopération, et non dans le rapport du fort au faible ou de l’exploitant à l’exploité.
Les migrations redeviendront libres et volontaires, sources, non pas comme aujourd'hui de nouvelles misères humaines et de haine, mais d'enrichissement mutuel et de vie.
Bernard Maillard, auteur de "Ecorces d'Amour", à Saint Germaine-en-Laye (Yvelines) le 23 juin 2018
https://www.edilivre.com/ecorces-d-amour-bernard-maillard.html%E2%80%AC/