L’affaire Benalla, c’est une pitoyable affaire au cœur même du fonctionnement présidentiel, donc qui abime la France.
C’est surtout le reflet d’une société et d'une gouvernance qui privilégient toujours le soi, l’entre-soi et le paraître au détriment de l’être et du service de l’autre.
Emmanuel Macron a porté un espoir éphémère pour la France aujourd’hui déçu:
- maintien du chômage, taux de chômage de 9,2 % lorsque l'Allemagne est à 3,4 % et le Royaume Uni à 4,1 %,
- recul du pouvoir d'achat et maintien d'un très grand volume de la population, supérieur au million, en dessous du seuil de pauvreté,
- poursuite de l'abandon de populations ( il y a les "fainéants" et les autres,... un "pognon dingue" dans l'aide sociale, ...), de quartiers et de territoires, dénigrement des missions de service public, et recul de l'Etat de droit en conséquence,
- absence d'efficacité de la fonction publique et maintien d'un large deficit public et une dette publique à un niveau très élevé, 98,8 % du Produit Intérieur Brut lorsque l'Allemagne est à 62,5 % du PIB et le Royaume Uni à 85,8 %, annihilant toute capacité d'action publique et d'investissement dans les infrastructures de long terme,
- absence d'une approche pragmatique et efficace pour lutter contre l'effet de serre, en ne s'attaquant pas d'abord à la source première en France des émissions de gaz carbonique, les énergies fossiles, qui représentent encore plus de 90 % des usages énergétiques dans les transports et plus du tiers dans le résidentiel et le tertiaire,
- poursuite de l'alignement extérieur sur une politique de guerre et non de coopération et de paix, notamment en Syrie, (attaque concertée avec Royaume Uni - en situation de Brexit- et avec les Etats Unis - de la Syrie le 14 avril 2018 sur la base de faits non établis et hors de tout mandat international) ,
- introduction d'une notion confuse de souveraineté européenne, avec une vision très limitée pour l'Europe reposant aujourd'hui sur la seule priorité donnée à l'ouverture à la concurrence ( cf réforme de la SNCF ou la déréglementation des marchés du travail ou de l'énergie), alors qu'un nouvel espace de coopération et de développement est aujourd'hui à entreprendre et à construire sur l'ensemble du pourtour méditerranéen, pour résoudre notamment à la source, mais évidemment pas seulement, la question dramatique des migrations en détresse,
- absence d'une approche multilatérale équilibrée entre la Russie, la Chine et les US, avec maintien dans l'organisation militaire intégrée de l'OTAN qui n'est plus adaptée aux enjeux d'aujourd'hui et de demain, dans une géopolitique qui n'est plus celle du XX ème siècle,
- recul de l'exercice de la gouvernance démocratique dans l'équilibre des pouvoirs, avec un jeu très personnel et particulier du pouvoir dans lequel la satisfaction d'intérêts privilégiés continue à l'emporter sur l'intérêt premier de la France et des Français, en divisant pour mieux régner.
L'arrivée en 2017 d'Emmanuel Macron, malgré un très fort renouvellement de personnes en responsabilité publique, n'a ainsi pas permis de créer une nouvelle dynamique vertueuse pour la France et les Français. Occasion manquée.
Son successeur sera-t-il choisi dans la lignée ? Et surtout, pour quelle politique?
La vie en France, mais aussi toute vie commune à l’échelle d’une cité ou d'un territoire, comme à l’échelle d'un espace plus vaste, continuera à sombrer dans le mal-être, la division, voire la violence, le chaos et la guerre, si les ressorts profonds qui guident nos actions demeurent tournés seulement vers nous-mêmes.
Il nous faut réinventer un mode de vie en société où l’épanouissement personnel de chaque être, de chaque personne, de chaque territoire puisse s'établir en harmonie avec le développement de chacun, et non pas dans la division ou l'exclusion. Où la valeur ajoutée du collectif, ce sont des talents qui se complètent, mais c'est aussi et en premier lieu, l’aide au plus faible. Dans la confiance partagée que chacun, y compris le plus faible ou le plus fort, puisse être dépositaire, comme une perle rare et fragile, de sa propre attention à l’autre.
Dans un contexte où nous sommes désormais sur Terre pratiquement dix milliards d’habitants.
Où les concentrations totalement excessives aujourd'hui de jouissance, de pouvoir, d’argent et d’armes n’ont plus lieu d’être.
Où la diversité de la vie comme de celle des pensées est plus que jamais un patrimoine commun, vital pour l’humanité, mais aujourd’hui très fortement menacé.
Où les avancées numériques, technologiques, scientifiques nous ouvrent de nouveaux espaces et territoires, à conquérir et à développer pour le service du plus grand nombre, et non pour le service exclusif de quelques groupes minoritaires.
A nous de choisir la suite.
Saurons nous nous ré-interroger nous mêmes sur les critères de choix de nos dirigeants et de nos propres représentants élus, mais aussi et d'abord sur ceux qui président à nos actes quotidiens et qui fondent, dans la réalité de tous les jours, un contexte sociétal ?
"Chacun est libre de ses choix.
Se servir d'abord pour soi-même,
et profiter pleinement de la vie.
Ou consacrer d'abord sa vie pour le service des autres".
Extraits "Ecorces d'amour"
https://www.edilivre.com/ecorces-d-amour-bernard-maillard.html/
mis à jour le 24 août 2018