Rappel constitutionnel : « La République française, fidèle à ses traditions, se conforme aux règles du droit public international. Elle n'entreprendra aucune guerre dans des vues de conquête et n'emploiera jamais ses forces contre la liberté d'aucun peuple «
Aucune déclaration de guerre n’a été prononcée à ce jour contre la Syrie par le Parlement Français.
La France, dans une récente déclaration conjointe avec les US, et le Royaume Uni en date du 21 août 2018,
a reexprimé sa détermination à agir en cas d’utilisation d’arme chimique.
En amont de la légitimité du cadre institutionnel et constitutionnel que poserait de nouveau une telle action, le fondement même sur lequel reposerait une telle action susceptible - en cas d’erreur - de tuer des vies innocentes en Syrie, d’exposer inutilement nos soldats, pilotes et marins, et plus largement de reinterroger la crédibilité de la France, voire sa légitimité elle même en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’´Onu, doit interpeller.
Or de très nombreux faits doivent être pris en considération :
- Le Gouvernement syrien, en position de force sur son propre territoire, en pleine légitimité pour retrouver sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, n’a aucun intérêt à utiliser de telles armes chimiques, notamment contre sa propre population, armes chimiques qui ont été éliminées, sous contrôle international, de son arsenal
- des informations documentées ont été remises par le délégué permanent de la Syrie au Conseil de Sécurité de l’ONU le 28 août 2018 sur le transport de conteneurs de chlore au village de Helouz à Idleb, et sur le kidnapping d’enfants dans les campagnes d’Alep et d’idlep
- Les forces militaires actuellement en présence en Syrie et en mer Méditerranée, d’une densité et d’une puissance de feu inégalée depuis un temps très long, et qui continuent à croître, indiquent la nature des enjeux géopolitiques sous-jacents. Un embrasement peut désormais conduire à une troisième guerre mondiale .
L’erreur humaine existe.
La réalité dépasse toujours la fiction .
Que celles et ceux qui sont en situation d’informer et d’interpeller le fassent sans délai.
Qu’on ne puisse pas dire, lorsqu’il sera trop tard, je ne savais pas, je ne disposais pas de cette information ,,,,
Le doute critique peut être constructif et utile, surtout pour arrêter une folie.
Il est aujourd’hui non seulement permis mais c’est à mon sens un devoir pour tout citoyen qui se veut respectueux de la vie, de la justice et des droits humains, qui refuse le mensonge et la corruption, d’interpeller sur la réalité de ces soupçons d’armes chimiques en Syrie, dans un contexte de propagande de guerre qui cherche clairement à nous emmener dans la folie et dans la guerre.