La France dispose désormais d'un parc de production d'électricite sans aucune capacité excédentaire précise Rte aujourd'hui dans son analyse du passage du prochain hiver.
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Au-delà de l' effet conjoncturel sanitaire et économique qui a des conséquences conjointes sur la demande et l 'offre en électricité, en cas de vague de froid similaire à celle de février 2012, le recours à des délestages se révèle quasiment certain. Ceci illustre une dégradation structurelle profonde du système électrique en France, malgré une mobilisation très forte des exploitants et de tous les partenaires industriels.
L'arrêt prématuré de Fessemheim, sans raison de sûreté, et sans compensation en moyen pilotable décarboné de production d'électricité, alors que des usines nucléaires similaires aux Etats Unis ont des autorisations pour aller à 60 ans voire 80 ans, demeure un scandaleux et dangereux gaspillage du patrimoine industriel français.
C'est un manquement au principe de précaution au regard du risque d'augmentation des émissions de gaz à effet de serre et du risque de déstabilisation de la sûreté du système électrique.
Pour mémoire, cette décision constitue également une perte d'opportunité pour la pénétration de l'électricité décarbonée disponible en France afin d'éradiquer la présence des énergies fossiles, notamment dans le transport et le logement très fortement émetteurs de gaz à effet de serre.
C'est également un accroissement de la charge publique et donc un éloignement de l'objectif d'équilibre des comptes publics.
C'est enfin un accroissement de la dépendance de l'industrie française, et une destruction de compétences et de valeur.
C'est une erreur stratégique majeure.