Poutine est-il devenu un fou dictateur qui nous entraine dans un chaos mondial ?
Tout excés de pouvoir corrompt et il appartient en premier aux Russes de répondre à cette question. Devons-nous attendre pour autant des folies destructrices pour l’arrêter ?
Hitler était un fou dictateur, et il a fallu l’alliance entre l’URSS, qui y a payé un très lourd tribut humain, les US et les autres forces de résistance et d’action pour l’arrêter. Et combien jusqu’en 1941 / 1944 se disaient, dans quel sens le vent va-t-il tourner ?
Mais la folie peut-elle aussi atteindre d’autres dirigeants qui poussent à la guerre, alors que nous France, nous n’avons pas, à ce stade, déclaré la guerre, ni à la Russie, ni à d’autres ?
Les menaces exprimées hier sur le risque d’escalade militaire avec le rappel par la Russie de la détention de l’arme nucléaire, et de certains dirigeants ou candidats à l’être, en France, m’interpellent profondément.
Avons-nous perdu tout discernement dans la nécessaire graduation des enjeux, dans la profondeur de réponse qui doivent nous préserver d’une folie destructrice dans laquelle nous nous embarquerions dans l’ivresse de la guerre, dans la folie du pouvoir ?
Après nous n’aurons plus que les yeux pour pleurer, si nous sommes encore là ?
Je peux évidemment me tromper, et mon propos de citoyen libre, n’a que vocation à contribuer à écarter ce risque-là d'une folie de destruction massive.
Le Drian, Ministre de l’Europe et de Affaires étrangères de la France, exprime le 24 février sur TF1 : « l’alliance atlantique est aussi nucléaire ».
NON, la France, le Royaume Uni et les US sont certes des puissances nucléaires, et des pays alliés, mais l’engagement de ces armes, uniquement à titre défensif, ne doit relever, au titre de la seule dissuasion pour laquelle ces forces peuvent être déployées, que d’une décision nationale. Il s’agit, pour la France, de la souveraineté française qui ne doit pas être déléguée. Et qui ne doit être exercée que si nos intérêts vitaux sont en jeu, dans une perspective de défense en profondeur.
Notre force nucléaire de dissuasion constitue un des éléments justifiant la présence de la France en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Il est légitime que l’Allemagne, comme les autres pays d’Europe, comme les anciens pays du bloc de l’Est qui faisaient partie de l’Union soviétique, et comme la Russie, disposent d’une sécurité collective de défense.
L’ambiguité dans laquelle se posent aujourd’hui les conditions de l’extension et de la sûreté de la garantie nucléaire US peut entrainer légitimement question, et aux pays européens, et à la Russie. La garantie britannique ne peut constituer une garantie de fait, car elle dépend pour partie de l’accord US dans l’emploi de ces armes.
Par ailleurs, il convient de rappeler que la fin de la deuxième guerre mondiale du vingtième siècle s’est soldée par l’interdiction à l’Allemagne de détenir en propre une arme nucléaire.
Si l’intégration dans l’Otan ou dans l’alliance Atlantique, implique l’engagement potentiel des forces nucléaires françaises, alors, nous devons impérativement et dès maintenant sortir de l’OTAN et de l’alliance atlantique.
Ce qui n’empêche pas des alliances avec des pays amis, pour toute question d’ordre économique, financier, logistique, militaire. Et la nécessaire fermeté que nous devons avoir à l’encontre de toute folie destructrice et de toute violation du droit international que nous nous sommes engagés à respecter.
Le fait que la France soit devenue, avec le Brexit, le seul pays dans l’Union européenne à détenir l’arme nucléaire, ne change pas cette donne.
L’intégration politique de l’Europe est aujourd’hui insuffisante pour établir un degré de souveraineté institutionnelle et de contrôle démocratique suffisant pour l’emploi, au titre seulement de la dissuasion, de l’arme nucléaire en toute autonomie d’action de la part de l’Europe, et dans l’exclusion de toute dépendance de la part des US dans l’emploi de cette arme nucléaire.
L’intégration politique permettant que l’arme nucléaire aujourd’hui de la France, soit demain, en tant qu’arme de dissuasion et uniquement défensive, celle de l’Europe, représenterait un changement de positionnement géopolitique fondamental conduisant à la prolifération de l’arme nucléaire et à sa banalisation potentielle en l’absence d’une profondeur de sécurité institutionnelle dont dispose encore aujourd’hui la France dans l’utilisation de cette arme nucléaire uniquement à titre défensif, de cette arme redoutable.
Elle pourrait être considérée, par les autres parties, Russie voisine, US perdant sa capacité de contrôle sur son emploi potentiel en Europe, Chine, autres, comme une attitude d’escalade dans le risque nucléaire, et de dégradation de la sécurité collective.
La dénucléarisation complète de l’Europe, y compris la France, constituerait à l’inverse un recul de la sécurité collective de l’Europe dans le contexte du maintien d’une concentration excessive d’armes, aux US, en Russie et en Chine, et ailleurs à travers le monde largement trop militarisé.
Car, en cas de conflit déclaré impliquant l’Europe, celle-ci doit garder sa capacité de défense autonome tous azimuths.
L’arme nucléaire défensive et de dissuasion, doit rester française, seulement française, et uniquement française, et non européenne, ou atlantique.
La sécurité collective doit demeurer un axe permanent de travail de pays qui se respectent mutuellement, avec des valeurs communes.
Le respect du droit international, le respect de la souveraineté des pays, le multilatéralisme, la prise en considération de la dimension humaine, l’exercice de la libre expression des peuples et des citoyens, la recherche de la paix, doivent demeurer tout autant un travail permanent, que ce soit en Ukraine, en Russie, en France, en Serbie, en Europe, en Lybie, en Syrie, au Mali, ou ailleurs.
L’aspiration première des peuples est de demeurer en paix et non d’être les victimes d’une guerre par délégation (« proxy ») pour des intérêts qui leur échappent.
La crise financière, sanitaire, politique, dans laquelle nous sommes plongés ne doit pas nous conduire à une nouvelle fuite en avant dans le chaos.
Arrêtons tous les fous qui évoquent une guerre totale.
J’appelle Emmanuel au calme. Et Vladimir à rentrer ses canons à domicile.