Les États Unis, non européens, annoncent désormais un budget de plus de 20 milliards d' euros en soutien militaire à l'Ukraine dans le conflit qui l'oppose à la Russie. Pourquoi un tel niveau?
Escalade militaire incontrôlée ?
Troisième guerre mondiale ?
Si l'agression de la Russie en février 2022 est une violation inacceptable de la souveraineté de l'Ukraine, elle s'inscrit dans une guerre, débutée par procuration a minima depuis 2014 et engagée par l'Occident dont l'objectif fondamental est d'abattre la Russie qui s'oppose à une hégémonie mondiale que prétendrait vouloir mener l'Occident sous le masque d'une liberté proclamée sous la contrainte.
L'autodétermination d'un peuple au Kosovo autoriserait le bombardement de Belgrade par l'Otan en avril 1999 et celle du Donbass celui de Kiev par les Russes en avril 2022 ???
Or de telles guerres, non déclarées, sont illégales et une telle ambition d'une hégémonie mondiale sur la base de la raison du plus fort, absurde. Car la liberté légitime sa défense mais ne s'impose pas par un autre.
Dénonçons cette fuite en avant délirante sur large fond de propagande de guerre qui induit de fait la belligérance de tous les membres de l'Otan, avec une Union Européenne en remorque des États Unis, une Russie comme une Ukraine qui n'admettront jamais leur défaite potentielle, et des peuples, à commencer par le peuple Ukrainien, qui continueront à subir des drames sans pour autant acquérir leur propre liberté.
Exigeons le dépôt des armes de chaque côté, Russe et Ukraine, exigeons la reprise du dialogue et poursuivons les responsables de cette infâme, illégale et dramatique escalade.
Rappelons que les accords de Minsk de 2014 et 2015, dans lesquels la France était pourtant parie prenante, et qui prévoyaient en premier lieu le maintien du cessez le feu, n'ont pas été respectés, ni du côté Ukrainien, ni du côté Russe.
Toute nouvelle escalade militaire constitue un dramatique échec collectif dans lequel nous portons une part de responsabilité.
Et après toute guerre, il y a la paix, aussi éloignée soit-elle.
Refusons le fatalisme de cet éloignement, et reconstruisons une vision pour l'Europe, pour la Russie et pour le monde, qui reconnaisse véritablement la place de chacun dans la coopération, la paix et la diversité, et qui écarte résolument l'oppression du plus fort, le mensonge et la barbarie de la guerre.
La charte des Nations Unies, et les principes sous-jacents qui la guident, doivent demeurer la base de la nécessaire refondation de l'architecture multipolaire mondiale, au service premier de la paix qui constitue notre premier bien commun, dans le respect de la liberté de chacun, aussi petit-soit il.
Mis à jour le 28 avril 2022