Une prise de position qui m’interpelle dans l’avis de l’Académie des Sciences en France sur les petits réacteurs SMR d’octobre 2022
« Aussi, leur sûreté intrinsèque, car entièrement passive,
présente un avantage certain »
Ces réacteurs présentent certes, a priori, suivant les différentes conceptions envisagées, nombre de systèmes de sûreté passifs, mais ne sauraient disposer d'une sûreté nucléaire « entièrement passive ».
La sûreté nucléaire d’un réacteur nucléaire repose des dispositions techniques et socio- organisationnelles. Elle repose en particulier sur un exploitant nucléaire, responsable, qui prend la décision de mettre du combustible dans un réacteur, qui assume la responsabilité de la démonstration de sûreté à la conception, qui rend compte du respect du maintien de cette démonstration de sûreté tout au long de l’exploitation, de la maintenance et des modifications dans le temps de ce réacteur, fut-il téléopéré, ou disposant d'un réacteur jumeau numérique.
La compétence et la culture de sûreté nucléaire de cet exploitant sont des éléments fondamentaux de la sûreté nucléaire.
Ces dispositions sont des composantes « actives » fondamentales de la sûreté nucléaire qui ne sauraient être ignorées. Et de façon d’autant plus aiguë que ces réacteurs devront pouvoir être déployés dans les pays nouveaux entrants dans le nucléaire, et pour lesquels la notion de culture de sûreté nucléaire peut être embryonnaire, tant au niveau des industriels constructeurs et exploitants, que des institutions publiques de contrôle.
Cette nécessaire prise en compte de l’exploitant nucléaire et de sa culture de sûreté nucléaire ne constitue aucunement un frein au développement des petits réacteurs, mais en permettra leur performance, leur acceptabilité et donc leur pérennité.
https://www.academie-sciences.fr/pdf/rapport/221020_SMR.pdf