Au Levant, les barbaries d'un autre âge continuent !
Cette insoutenable situation conduit inéluctablement à une profonde remise en cause de toute l'architecture du Moyen -Orient laborieusement dessinée depuis prés d'un siècle.
Tout rapport de force ne peut en-effet aucunement s’affranchir du respect premier de la vie, de la dignité humaine et du droit, ainsi que d’une perspective de coexistence pacifique et de respect mutuel auquel peut légitimement aspirer tout être humain sur Terre.
La poursuite au Levant de la violation depuis des dizaines d'années des traités internationaux et des décisions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, et celle de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité est insupportable.
La réalisation de tels crimes par les uns n'autorise aucunement la réalisation de tels crimes en retour par les autres.
De tels crimes conduisent de fait à la perte de toute légitimité pour tous ceux qui en sont les auteurs. La barbarie constatée aujourd'hui conduit de fait à considérer comme grave échec toute l'architecture laborieusement élaborée depuis quasiment un siècle au Moyen Orient.
L'escalade de guerre dans ce contexte ne peut conduire qu'au chaos et à de nouvelles catastrophes humaines.
La perspective de paix, qui finira par émerger car après toute guerre il y a une paix, nécessitera une recomposition nouvelle et profonde de toute cette architecture du Moyen Orient. Il appartiendra à tous les peuples, de toute origine qu'ils peuvent être, liés à l'histoire de ces terres, sans exclusive ni exclusion, de rebâtir ensemble une telle architecture. Une des conditions de réussite consistera à promouvoir ce qui rassemble et ce qui unit, en premier lieu le respect mutuel et la protection des plus faibles, et non ce qui divise et ce qui détruit.
La France dispose d'un lien culturel et historique très profond avec les peuples du Levant auxquels elle doit tant. Elle ne devra pas manquer d’œuvrer activement, sans aucunement se substituer aux populations directement concernées, pour aider, à l'émergence d'une telle recomposition au service premier de celles-ci. Tout en demeurant dans l'humilité au regard de sa propre histoire, c'est dans les conditions de réussite et les modes de relation qu'elle pourra apporter son soutien à cette émergence.
Une telle recomposition nourrira un futur positif pour tout le pourtour méditerranéen, et plus largement, dans les relations entre l'Asie, l'Europe et l'Afrique.
Depuis le 7 octobre 2023, le bilan des pertes palestiniennes directes est de plus en plus lourd et insoutenable :
Bilan au 18 octobre 2024 (chiffres consolidés à travers diverses publications - en évolution permanente mais les ordres de grandeur sont hélas là):
Pour Gaza : 42 500 tués dont plus de 16 800 enfants, plus de 99 500 blessés dont 176 nouveau-nés et 710 bébés de moins de 12 mois.
Au moins 26 000 enfants ont perdu un ou deux parents.
Pour la Cisjordanie : 757 tués dont 165 enfants, plus de 6250 blessés.
Bilan total Palestine : 43 257 tués, plus de 105 796 blessés ; plus de 10 000 disparus
Si l’on ajoute au bilan les pertes indirectes de cette guerre (non ravitaillement de la population, destruction des établissements de soin, destruction des écoles et des universités, épidémies, destruction des habitations et déplacements forcés des populations, destruction des locaux des associations humanitaires, attaques des agences des Nations unies, assassinat des journalistes,…) en appliquant un facteur de l’ordre de quatre le nombre total de décès palestiniens serait actuellement de l’ordre de 200 000.
Au Liban, le 16 octobre 2024, les pertes comptabilisées atteignaient déjà les 2367 tués et 11 088 blessés depuis le 8 octobre 2023 dont 1717 tués et 4686 blessés en 24 jours depuis le 23 septembre 2024. Depuis cette date, plus d'un million de personnes réfugiées, chassées de leur habitation.
Au Yémen, en Irak et en Syrie, les pertes humaines dans la population sont également à évaluer.
Pour mémoire, en Israël, l’attaque du 7 octobre 2023 avait entrainé le décés inacceptable de 695 civils israéliens (dont 36 enfants), de 71 ressortissants étrangers et de 373 membres des forces de sécurité. 248 personnes avaient été prises en otage dont un grand nombre, si elles vivent encore, une centaine, le sont toujours.