La première pierre de la future usine du groupe Carester, une "start-up" française créée en 2019 et spécialisée dans le domaine des terres rares, a été posée le 17 mars 2025 à Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques.
L’usine de Lacq devrait être en capacité de recycler 2000 tonnes d’aimants et de raffiner 5000 tonnes de concentrés miniers après un démarrage prévu fin 2026. Cette unité industrielle est annoncée devenir le premier recycleur européen de terres rares et le plus gros producteur occidental de terres rares lourdes séparées avec 600 tonnes d’oxydes de Dysprosium et Terbium, soit environ 15 % de la production mondiale actuelle, et 800 tonnes d’oxydes de Néodyme et Praséodyme.
Ces composants sont très importants et utiles pour la mobilité électrique et pour la production d’électricité à partir de machines rotatives, que ce soit pour la récupération d’énergie lors de freinage de véhicules ou de trains à propulsion électrique ou pour la production d’électricité notamment éolienne.
La qualification de rareté vient particulièrement non pas tant de la ressource primaire, relativement assez répandue dans l’écorce terrestre, mais des procédés industriels d’extraction, dans le respect des conditions sociales et environnementales les plus exigeantes, et aux conditions économiques acceptables, si possible sans subvention publique.
Parmi les incidences d’une telle production industrielle, les procédés industriels d’extraction de terres rares peuvent générer une forte concentration de radioactivité ( cf les déchets, dont la solution de stockage final demeure encore en voie de mise en place, de l’usine, aujourd’hui fermée , de Rhodia ex Rhône Poulenc à La Rochelle qui extrayait des terres rares notamment pour les pots catalytiques des véhicules).
Rappelons que la radioactivité est un phénomène naturel, présent dans tous les organismes vivants, première source de chaleur de la géothermie, à l'origine des réacteurs nucléaires naturels d'Oklo il y a deux milliards d'année en Afrique, à la source du radon dans nos habitations, et induit par le rayonnement cosmique en altitude ou dans les déplacements en avion ou dans l'espace.
Il demeure très important que toute les dispositions soient prises pour que tout producteur industriel assume pleinement toutes ses responsabilités en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection et que, pour le grand public, toute la transparence puisse être faite sur les conditions de travail et de radioprotection du personnel intervenant comme pour les prestataires, et sur les conditions ultimes de stockage des déchets nucléaires notamment à vie longue ( provisions financières et solution industrielle apportant une solution passive pour le long terme protégeant les générations futures).
Cette même transparence est exigible pour les concentrations minières, les matériels et pour les composants importés. Les conditions sociales et environnementales devant répondre, en tout lieu du globe, aux mêmes exigences au regard des enjeux de santé humaine et de respect et de prise en compte des générations futures.
La France dispose d’une très large expérience industrielle en matière de culture de sûreté nucléaire et de radioprotection.
Cette démonstration industrielle, comme cette transparence, doivent pouvoir en conséquence être explicites sur toute la chaîne de valeur, de la mine à l’utilisation finale, y compris à toutes les étapes de recyclage et de re-transformation concernant les terres dites rares.