Fini ou infini, l'univers est encore plus étendu, et dans le temps et dans l'espace, que ce que nous pouvons concevoir ou nous représenter.
Par ailleurs, la science n'est pas une question de "croyance" de l'un, de l'une ou de l'autre.
Elle procède d'éléments établis ( par exemple, les nombres premiers sont en nombre infini), d'observations factuelles, accessibles et reproductibles, et de descriptions mathématiques et physiques cohérentes avec ces observations.
Etant entendu que toute nouvelle observation peut faire découvrir de nouveaux éléments établis, ou réinterroger ces descriptions .
Si les évolutions numériques et technologiques ouvrent de nouvelles perspectives, le questionnement critique demeure au cœur de la science pour lui permettre de nouvelles découvertes.
A ce jour, et il y en aura toujours, de très grandes interrogations demeurent. Plus de 95 % de la matière et de l'énergie de l'univers échappent à notre compréhension. Pourquoi faut-il faire appel à de la matière dite noire pour expliquer les vitesses de rotation observées dans notre propre galaxie? Pourquoi faut-il faire appel à de l'énergie dite sombre pour expliquer l'accélération observée de l'univers? Quelle est la nature profonde de la gravitation et de l'inertie, des interactions électromagnétiques, des interactions faibles et fortes au cœur de l'atome et des particules élémentaires associées ? La vie sur Terre est-elle unique dans l'univers ???
Aussi, les nouvelles observations du télescope James Webb, lancé à Noël 2021, mais aussi toutes les autres observations en cours, tant au niveau de la physique des particules, de l'astronomie, de la biologie et autres domaines, soutenues par de très fortes innovations tant dans le domaine de l'observation physique que de l'interprétation et de la simulation numérique, n'ont pas fini de nous livrer de nouvelles surprises.
Celles-ci porteront notamment sur les dynamiques en œuvre dans l'univers, les différentes natures de l'énergie, de la matière, et de la vie.
Notre représentation même du temps et de l'univers peut être profondément bousculée, à commencer par le big bang et la répartition de l'énergie, de la matière et de la vie dans leurs différentes formes.
Notre capacité individuelle et collective à placer le questionnement critique au plus prés des éléments établis et à réinterroger ceux qui ne le sont pas, notre capacité, pour des faits observés, à pouvoir remonter aux éléments premiers, pour préserver les incertitudes qui demeurent sans omettre les éléments établis, va constituer un défi majeur pour faire progresser notre connaissance scientifique, pour établir avec élégance mais aussi avec pertinence, de nouvelles représentations globales de l'univers comme celles de ses composantes élémentaires.
L'intuition demeurera un levier pour ouvrir de nouvelles pistes, permettre de nouvelles découvertes. Comme, par exemple, mieux prendre en considération le caractère absolu d'une rotation qui permet notamment d'établir ou de donner une orientation dans l'espace.
Et gardons toujours en mémoire, en toute humilité, que science sans conscience n'est que ruine de l'âme, comme nous le disait Rabelais.
Pour garder du sens, tant sur le plan physique, que sur le plan éthique. Et ainsi pourvoir garder confiance, et dans la science, et dans les hommes, et dans notre avenir commun.
Et pouvoir demeurer toujours émerveillé devant l'univers et sa beauté.