Energie, où allons nous? Quelques repéres... Conférence du 6 Février 2024 à Plouzane

Publié par Bernard Maillard sur 7 Février 2024, 09:33am

Catégories : #Economie, #Géopolitique, #energie, #politique

Nouvelle Conférence " Energie où allons nous? quelques repères..." tenue le 6 février 2024 à Plouzane en Bretagne. Extraits.

Les dernières données sur la demande mondiale en électricité publiées par l’Agence internationale de l’énergie en Janvier 2024 mettent en évidence le croisement de la demande en électricité par habitant et par an entre l’Union Européenne, en forte décroissance ces dernières années, et de la Chine dont la demande par habitant dépasse désormais nettement, avec plus de 6 MWh par habitant et par an, celle de l’Union Européenne.

L’évolution de l’Inde, pour une population supérieure à celle de la Chine, est à l’image de celle de la Chine, mais avec un grand décalage dans le temps.

L’évolution de l’Afrique, malgré toutes les richesses naturelles dont dispose ce continent, demeure quant à elle complément étale, reflétant, avec une population qui va bientôt dépasser celle de l’Inde, des centaines de millions d’habitants dépourvus de l’accès à l’électricité alors que celle-ci est si vitale pour la santé, l’alimentation, l’éducation…

Les écarts de 1 à 100 et plus dans l’accès à l’électricité par habitant mettent ainsi en évidence la nécessité de modérer les consommations excessives et de limiter tout gaspillage, et de permettre l’accès de l’électricité pour les populations les plus démunies.

Pour l’accès à l’électricité, et au regard de l’enjeu prioritaire de prise en compte du risque climatique, la nécessité d’une fonction pilotable décarbonée d’électricité a été rappelée. Les interconnexions électriques en Europe, mais aussi sur tout le pourtour méditerranéen et avec l’Afrique ouvrent l’opportunité d’une solidarité entre pays et régions sous réserves que les conditions géopolitiques soient réunies.

La France fait partie, avec les pays scandinaves, le Canada et le Brésil, des pays disposant dès maintenant d’une électricité pilotable décarbonée, notamment par l’hydraulique et le nucléaire, tous les deux pilotables et à très bas carbone, à 6 g de CO2 équivalent par kWh. L’éolien à 14 gCO2/kWh, et le solaire photovoltaïque à 55 gCO2/kWh sont bas carbone mais intermittents et requièrent du pilotable en compensation. Les productions d’électricité par le gaz à 418 g CO2/kWh et par le charbon à plus d’une tonne de CO2 par kWh sont pilotables mais très fortement émissives de gaz à effet de serre.

En présence d’une base pilotable décarbonée suffisante, dont il faut savoir et pouvoir assurer l’entretien et le renouvellement, la très forte intermittence de l’éolien, très largement supérieure aux variations quotidiennes et saisonnières de la demande en électricité, et l’inefficacité qui en résulte alors dans la lutte prioritaire contre le risque climatique, conduit à devoir en tempérer tout développement massif alors qu’un développement massif de l'intermittence est particulièrement coûteux en ressources de tout ordre.

L’énergie nucléaire, aujourd’hui développée dans les dix pays des BRICS, y compris l’Ethiopie, appelle quant à elle à la priorité une à la sûreté nucléaire, gage de performance industrielle et d’acceptation durable. La sûreté nucléaire doit présider aux enjeux géopolitiques. Elle requiert avant tout une culture de sûreté nucléaire, avec un cadre institutionnel porteur d’une vision de long terme, des exploitants nucléaires responsables, et des compétences scientifiques et industrielles intégrant pleinement la valeur ajoutée de la rigueur, de la prudence, de l’humilité, de l’attitude interrogative et de la transparence.

Depuis la première conférence tenue le 19 octobre 2022 à Saint Germain-en-Laye, cette conférence a été actualisée et donnée en différents lieux à l'initiative de diverses associations à travers la France, à Lyon, Cherbourg, Aix en Provence, Paris, Le Vésinet, Plouzané,…

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