Réinterrogation du développement massif de la production intermittente d'électricité

Publié par Bernard Maillard sur 19 Mars 2024, 13:36pm

Catégories : #Economie, #Géopolitique, #politique, #la mer, #energie

Intervention de l’Association Initiatives pour le Climat et l’Energie concernant le Projet Oléron en soutien des collectivités locales et territoriales, opposées au Projet de parc éolien en mer au large de l’île d’Oléron.

La préservation à tout instant de l’équilibre entre la demande en électricité, vitale pour l’économie, et la production d’électricité, ainsi que le respect de l’environnement et l’indispensable lutte contre le risque climatique, conduisent à devoir faire appel à des dispositions pilotables décarbonées et notamment à une production d’électricité pilotable et décarbonée.

Le développement des productions intermittentes de production d’électricité, notamment solaires photovoltaïques et éoliennes, peut être qualifié de massif lorsque les moyens pilotables disponibles pour répondre aux variations de la demande en électricité ne suffisent plus pour compenser cette intermittence de production d’électricité, et qu’il faut faire appel, pour assurer la sécurité d’approvisionnement en électricité, à des mesures ou des dispositions complémentaires, au niveau de la demande, de la production, ou du stockage de l’électricité.

La demande de l’électricité en France induit des variations de puissances appelées qui se situent dans une variation limitée dans un rapport de 1 à 3 tout au long de l’année. La production d’électricité pilotable décarbonée aujourd’hui disponible en France, notamment hydraulique et nucléaire, permet de faire face à ces variations de la demande en électricité et de mettre à disposition des consommateurs français et européens une électricité décarbonée et compétitive.

L’intermittence des productions d’électricité solaire photovoltaïque et éolienne peut induire des variations de production d’électricité aléatoire, non corrélées aux variations de la demande en électricité, pouvant se situer dans des variations de puissance de 1 à 100 et plus, et ce dans des intervalles de temps qui peuvent être très resserrés.

Une telle intermittence aléatoire demeure relativement gérable lorsqu’elle intervient sur une plage de puissance limitée par rapport à la demande. En revanche, lorsque la puissance installée présente un niveau significatif par rapport à la demande, ce qui commence à être le cas en France avec une puissance installée des capacités de productions intermittentes, solaire photovoltaïque et éolienne, de 30 % de la capacité totale installée, cette intermittence, dont le déploiement peut désormais être qualifié de massif, pose alors une problématique de sécurité d’approvisionnement qui ne peut plus être ignorée.

Il est alors nécessaire de devoir faire appel à des dispositions pilotables complémentaires de compensation à l’intermittence dont l’incidence sur le plan social, économique, environnemental et juridique est très loin d’être négligeable et doit être prise en considération en conséquence.

Une telle incidence conduit à la nécessaire ré-interrogation de la pertinence elle-même d’un déploiement massif de production intermittente d’électricité.

Ces différents éléments sont repris et détaillés dans le mémoire en date du 15 mars 2024 accompagnant l’intervention de l’Association Initiatives pour le Climat et l’Energie concernant le Projet Oléron en soutien des collectivités locales et territoriales opposées au Projet de parc éolien en mer au large de l’île d’Oléron.

Ce mémoire est joint en pièce jointe.